Recettes, informations et conseils sur le chocolat.
A la une
  • Facebook
  • Twitter
  • Google Plus
  • Delicious
  • LinkedIn
  • Add to favorites
  • Email
  • Pinterest

Menier-chocolatierMenier Jean-Antoine-Brutus se trouve à la croisée des chemins : d’une part, il fabrique des poudres pharmaceutiques de très grande qualité mais il sait que la force animale qu’il utilise dans ses locaux parisiens limite sa production et que l’avenir est aux procédés hydrauliques et mécaniques pour une fabrication à grande échelle.
D’autre part, le chocolat est une denrée en devenir qui rentre déjà dans certaines de ces préparations à l’usage des pharmaciens et qui s’ouvre également au monde des confiseurs et des chocolatiers.

L’horizon se dégage en avril 1825 où, sur les bords de Marne à Noisiel, Jean-Antoine-Brutus découvre une partie de la solution à son problème de force motrice avec la location du moulin de Noisiel.
Dans le même temps, le 1er avril, il rachète le matériel d’exploitation des chocolatiers
MM. Augers et Compagnies dont les moyens limités empêchent la mise en oeuvre de leurs procédés.
Les dix années à venir seront celles de la reconnaissance et d’une certaine forme d’industrialisation de la production par une diminution du coût de la main d’oeuvre, rendant le chocolat abordable à diverses couches de la population.
La qualité étant toujours au rendez-vous, les premiers utilisateurs pharmaciens se chargèrent de véhiculer le message de qualité aux clients de leurs officines.

1832

Pas de grandes modifications concernant la fabrication des tablettes.
Seules, leur présentation et leurs enveloppes diffèrent.
Les tablettes sont de forme demi-cylindriques avec un emballage de couleurs différentes en fonction du prix.
Au milieu, une étiquette rectangulaire blanche avec un fac-similé gravé noir, la face et le revers de la médaille d’or de la Société d’Encouragement décernée en 1832 et celle d’argent de l’Exposition de l’industrie française de 1834.
A partir 1832 et jusqu’en 1870, les récompenses pleuvent sur les Menier père et fils.
Pas uniquement pour le chocolat mai peu importe, cette publicité retombe de manière directe sur la tablette de couleur jaune estampillée MENIER.

Chocolat-MenierGrâce aux  » caprices ingénieux de la manipulation « , un long chemin avait été parcouru, notamment au niveau de la diversification des produits.
Le premier souci des manufactures de chocolat, dès la seconde moitié du XXème Siècle, avait été d’augmenter le volume de cacao traité, en particulier au moment du concassage et du broyage des fèves. Le géologue anglais Joseph Townsend, en 1778, a l’idée de faire appel à l’énergie hydraulique ou à la force motrice de la machine à vapeur pour moudre le cacao.
Mais il reste encore à mélanger la pâte obtenue. En 1811, l’ingénieur Poincelet met au point un prototype de  » mélangeur « , dont le principe est bientôt adopté dans toute l’Europe.
La situation évolue rapidement, grâce à des hommes qui mettent au point des techniques révolutionnaires, et notamment Monsieur VAN HOUTEN en Hollande, Monsieur MENIER en France, Monsieur FRY en Angleterre, Messieurs SUCHARD, LINDT et NESTLÉ en Suisse.

Pour opérer le mélange de sucre et de cacao, le français Antiq met au point un système de pilons puis une broyeuse mécanique.
Vers 1839, l’ingénieur mécanicien Hermann adapte au broyage les machines qu’il a construit pour le broyage des couleurs.
Mélinans, un constructeur lyonnais, invente à son tour une machine où le broyage et le mélange s’effectuent simultanément.
En 1850, François-Jules Devinck met au point un torréfacteur, un mélangeur et une peseuse.
En 1847, la maison Fry de Bristol moule la première  » tablette de chocolat « .
Rodolphe Lindt devait mettre au point en 1879 un procédé qui porte le nom de conchage, et qui permet de parfaire l’homogénéisation de la pâte, toute en améliorant sa finesse et son arôme, et confère au chocolat son onctuosité finale, son velouté et son fondant, ainsi que sa casse à la fois nette et dure.
Il devenait de plus en plus évident que la qualité d’un bon chocolat dépendait de 3 éléments essentiels: un nettoyage minutieux des fèves sélectionnées, une torréfaction rigoureusement contrôlée et, surtout, un broyage permettant d’amener la pâte de cacao au degré de finesse voulu.

Les innovations techniques jalonnent dès lors le développement de cette nouvelle industrie. L’ère industrielle, qu’accompagne l’extension de la culture de l’arbre aux cabosses, fait entrer la boisson des dieux, ainsi que les friandises qui en découlent, dans le monde de l’enfance.